Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
La boîte à m'Alix
La boîte à m'Alix
Menu
Recueillement à Bordeaux Montaigne

Recueillement à Bordeaux Montaigne

Alban Denuit, tout juste doctorant, décédé vendredi

Alban Denuit, tout juste doctorant, décédé vendredi

Ce lundi, en plus de la minute de silence nationale, les étudiants, professeurs et employés de l’université Bordeaux Montaigne se sont réunis sur le parvis de la faculté pour un dernier hommage au jeune enseignant Alban Denuit, décédé durant les attentats.

Lorsque les étudiants descendent sur le parvis à midi, ce n’est plus avec la joie habituelle de rejoindre les amis pour la pause déjeuner. Les visages sont fermés. Une inquiétude et une tristesse profonde se lisent dans tous les regards. Croyants ou athées, tous ne savent plus quoi dire, ébahis par l’émotion. C’est le directeur de l’université, Jean-Paul Jourdan, qui parle alors pour eux. Sa voix est difficilement intelligible à cause de la qualité du micro, mais l’assistance perçoit tout de même son accablement. Un jeune homme, tout juste doctorant en art, enseignant et chercheur a été assassiné par une personne pour qui la notion de culture ne signifie rien. Dans ce lieu qui, au contraire, a été conçu par et pour la culture, ces mots raisonnent d’autant mieux. C’est pourquoi Jean-Paul Jourdan incite ses étudiants et ses collègues à résister à la peur, à ne pas perdre espoir. Il rend également hommage à Estelle Rouat, ancienne étudiante à l’université et professeure d’anglais.

Vient ensuite la minute de silence, la solennité, le chagrin étouffé. Seul le tramway à quelques mètres et les oiseaux rompaient notre mutisme, comme pour prouver que malgré tous ces morts, il y a encore de la vie. Puis une voix de ténor, dans la foule s'élève. On entonne l'hymne national. Ce n'est plus l'hymne clâmé lors de la Révolution Française, combatif et plein d'espoir, mais une complainte endeuillée. Enfin, quelques fleurs, quelques bougies, quelques larmes aussi. Et les cours, la vie, qui reprennent.